Canal221 est une publication du Groupe Neptune Communication
Cité Est-Foire, derrière station Touba Oil, Immeuble B, Bloc 22
DAKAR
Malgré le dispositif mis en place pour contrecarrer la migration irrégulière, les vagues de migrants vers l’Europe continuent de plus belle avec leur lot de morts. Les survivants sont confrontés à des traitements cruels ou dégradants. Car, ils sont rejetés vers les pays du Bassin méditerranéen pour leur détention et leur rapatriement vers les pays d’origine. Selon l’Action pour les Droits Humains et l’Amitié, une organisation de la société civile, les migrants les plus chanceux sont reconduits à la frontière. Car, les pays d’accueil commencent à se barricader de plus en plus avec une politique d’admission très restrictive et des procédures d’expulsion et de reconduction à la frontière. Selon Adama Mbengue près de 17 mille migrants subsahariens ont débarqué aux Canaries cette année, contre un peu moins de 3 mille en 2019.
«Aujourd’hui, la politique de Madrid est de renvoyer les migrants qui ne sont pas éligibles à la protection internationale c’est-à-dire des demandeurs d’asile ce qui est une violation des principes et directives sur les Droits de l’Homme aux frontières internationales. Nous rappelons que Fernando Grande-Marlaska a exclu le transfert des exilés vers l’Espagne continentale, réclamé par les autorités locales canariennes, pour désengorger l’archipel. Car, plus 7 mille migrants en majorité des Sénégalais et des Marocains vivent dans des conditions inhumaines, certains sont entassées et vivent à la belle étoile», fustige cette organisation de la société civile, hier, lors d’un point de presse qui dénonce jusqu’à la dernière énergie cette visite du ministre espagnole des Affaires étrangères Arancha Gonzalez Laya venue à Dakar, dimanche dernier. Pour ces membres de la société civile, cette rencontre n’est pas dans l’intérêt des migrants ni des potentiels migrants même si un fonds a encore été dégagé pour l’insertion de ces migrants sénégalais qui seront bientôt rapatriés.
Pour eux, les fermetures et restrictions des voies légales de migration dues à la Covid-19 entraînent des itinéraires plus risqués et dans les pires conditions. En outre ils rappellent, qu’avec l’accroissement de la pauvreté et le chômage endémique qui affectent particulièrement les jeunes, l’émigration vers les pays occidentaux et d’autres pays africains réputés plus attirants économiquement est devenu un phénomène politique et social considérable. Mais un casse-tête aussi pour les pays d’accueil que pour les pays d’origine ballotés entre leurs responsabilités de protéger leurs citoyens et l’impérieuse nécessité pour ces derniers de migrer, au nom de la liberté fondamentale d’aller et de venir, vers les destinations qu’ils considèrent comme l’Eldorado.
