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DAKAR
Une situation qui suscite moult interrogations de la part d’une opinion publique qui était convaincue que l’opposition allait faire face à Benno bokk yakaar, réunie dans une seule ou quelques coalitions analogues. Le rêve, c’est qu’une ou quelques coalitions réussissent à apporter la réplique à Benno, laquelle n’est nullement épargnée, non plus, par les remous.
Que nenni ! L’opposition, après avoir marqué les esprits par des regroupements rapides et apparemment vastes, a tout simplement commencé par décevoir par la même rapidité du fait de la déliquescence progressive des mouvements ainsi mis en place qui ont vite montré leurs limites.
La réalité est que, même si toutes les coalitions seront durement éprouvées par les investitures en perspectives des locales, celles mise en place par l’opposition drainent des tares beaucoup plus profondes qui en sapent l’unité. En conséquence, elles sont, a priori, plus fragiles.
Les coalitions de l’opposition ne sont cimentées que par le bon-vouloir-être-ensemble de leurs leaders. Or, cet ‘’affectio societatis’’ est bien fragile pour contenir des ambitions aussi énormes au niveau local avec un engouement sans pareil chez les principaux leaders, dont chacun souhaiterait être tête de liste majoritaire, pour être élu directement Maire, selon une réforme qui vient d’être introduite.
Ici, dès que l’on se sent frustré, parce qu’on aura le sentiment que l’autre souhaite vous exploiter pour arriver à ses fins, on claque la porte parce qu’il n’y a rien d’autre qui vous retient.
Par contre, au niveau de la coalition au pouvoir, il y a non seulement ce commun vouloir d’être ensemble, mais aussi des postes de responsabilité, des avantages et une forme de crainte révérencielle envers le ‘’père’’, le leader de la coalition.
Du coup, il sera plus facile, pour eux, de survivre que les coalitions de l’opposition qui, tout de même, devront travailler davantage à asseoir les bases de l’unité en s’appuyant sur des leviers sûrs d’anticipation comme les commissions techniques de plénipotentiaires et la conférence des leaders sans oublier les chartes de la collaboration.
Car, les enjeux liés à ces locales sont tels qu’il sera opportun, pour les uns et les autres, de chercher à tester leur popularité, de se positionner davantage dans la perspective des autres élections.
Tout le monde sait que c’est peut-être pour bientôt la fin de l’ère Macky et comme c’est le clair-obscur à ce niveau, chaque leader voudra au moins gagner sa localité et en faire un gage de réussite pour toute autre bataille électorale.
La Mairie ou le Conseil départemental ouvre la voie à l’Assemblée et le poste de député-maire confère un bon ticket de reconnaissance politique pour tout élu qui n’hésitera pas à se frayer un chemin vers les futurs conseils des ministres.
A contrario, le fait d’être écrasé au niveau de sa base ne sera pas de bonne augure, surtout si l’on assume actuellement des postes de responsabilité ou aspire à en assumer.
C’est compte tenu de tous ses enjeux que la compétition sera rude et qu’elle peut, si l’on n’y prend garde, déboucher sur des malentendus politiques graves entre alliés ou partisans et même sur de la violence politique. La raison est simple : Personne ne voudra perdre dans sa localité au risque d’hypothéquer son avenir politique.
Alors, qu’importe si l’on n’est pas dans une coalition. Certes l’union fait la force, mais la nature des élections locales fait qu’un leader qui a un excellent ancrage dans sa localité saurait se suffire à lui-même pour ne pas devoir compter sur un soutien d’autres partis ou mouvements.
C’est un coup d’essai. Et c’est ce que tentent de démontrer Mary Teuw Niane à Saint-Louis, Pastef à Dakar et plein d’autres leaders ailleurs, en se positionnant, parfois d’une façon ‘’solitaire’’.
Rewmi
