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DAKAR
Grosse trouille chez les gérants du système mouillés dans les affaires politico-financières. Acculé par l’opinion depuis le scandale impliquant son frère, Aliou, dans l’affaire Petrotim, Macky Sall commence à bouger et à démettre des cols blancs épinglés. Avant-hier, il a limogée la Directrice générale de l’Agence de construction des bâtiments et édifices publics (Ecbep). Laquelle va bientôt être traduite devant les tribunaux pour les délits d’escroquerie et complicité d’escroquerie portant sur des deniers publics.
Ainsi, Socé Diop Dione semble être la première victime du président Macky Sall. Lequel avait dit à ses collaborateurs, au mois de mai 2014, que «La Cour de répression de l’enrissement illicite (Crei) c’est pour les autres, mais l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), c’est pour nous». En effet, malgré sa stature de responsable du parti au pouvoir à Kougheul où elle jouit d’une grande notoriété, elle ne semble pas bénéficier de la protection du chef de l’Etat qui avait pourtant délibérément mis certains dossiers sous le coude et protégé des caciques de son régime souvent épinglés par des rapports des corps de contrôle que sont l’Inspection générale d’Etat (Ige), la Cour des comptes, l’Ofnac… Car, le dossier de Mme Dione a été expédiée sine die au procurreur alors que le «Patron» n’a pas levé le plus petit doigt dans l’affaire du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) sous Cheikhou Oumar Anne qui fait saliver avec même la publication d’un ouvrage citant point par point ce scandale. Malgré la remise du rapport de l’Ofnac au procureur de la République pour l’ouverture d’une enquête, l’ancien patron du Coud n’a jamais été inquiété. Au contraire, il a bénéficié de largesses du président Macky Sall qui l’a bombardé ministre en charge de l’Enseignement supérieur.
Avec le limogeage de Socé Diop Dione, Macky semble enfin donner les gages d’une «gouvernance sobre et vertueuse» comme il l’avait clamé sur tous les toits. De plus, cette décision jugée «courageuse» par certains observateurs sur les réseaux sociaux semble donner une autre image au patron de l’Apr qui, dans une certaine mesure, protégeait ses «frères» de parti avec des dossiers mis sous le «coude» et son inaction dans certains dossiers comme celui du Prodoc dans une histoire de 29 milliards de francs Cfa engloutis dans les Domaines agricoles prioritaire (Dac) du Prodac, l’affaire Pétro-tim, ou encore les mic-macs de certains gérants découverts par l’Autorité de régularisation des marchés publics (Armp).
Sorti de l’école du Pape du Sopi, Macky Sall est en train de singer ce dernier. En plein pouvoir, Me Abdoulaye Wade n’avait pas hésité à saisir la justice contre des Directeurs de société. Ce n’est certainement pas Ndongo Diaw, Modiène Ndiaye de la Lonase, Modibo Diop de l’Aser … qui nous diront le contraire. Epinglé par l’Inspection générale d’Etat dans sa gestion de l’Artp, Daniel Goumalo Seck finira par être déféré à la prison de Rebeuss suite à une affaire de détournement relative à la cession de la licence de Sudatel. Dans un premier temps, il était poursuivi pour une somme de 135 millions de francs Cfa qu’il aurait prise sur la quote part de l’Artp avant que le juge ne lui réclame de payer 1 milliard 600 francs Cfa et l’envoie passer un moment en prison. Egalement patron de l’Artp, Ndongo était accusé de passation de marchés sans publicité. C’était en 2010 lorsqu’un rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige) avait déterré des choses pas très orthodoxes dans sa gestion. Emprisoné sous le magistère de Wade pour malversation à l’Agense sénégalaise de l’électrification rurale (Aser), c’est sous le régime de Macky que Modibo Diarra finira par bénécier d’une liberté après sa «transhumance» vers les prairies marron. Idem pour Modiène Ndiaye, ancien patron de la Lonase empêtré à l’époque dans des histoires d’usure. Pour avoir été cité nommément dans les casses des journaux L’As et 24 heures Chrono, le tout puissant Farba Senghor de l’époque finira par perdre son poste et avait accusé son collègue de l’Intérieur d’alors, Ousmane Ngom. C’est à cette époque que va démarrer sa descente aux enfers avant que les libéraux ne perdent le pouvoir.
D’un autre côté, cette nouvelle tournure des choses dans le système sonne comme un avis de tempête pour les hauts responsables de Macky 2. Lesquels devraient mettre de l’ordre dans leurs affaires pour éviter des emmerdes sous peu.
WALF
